Une foggara est un système d'irrigation traditionnel. La wilaya d'Adrar, située sur le continental intercalaire, dispose d'un système d'irrigation original datant de plusieurs siècles : les foggaras. Ce système d'irrigation traditionnel existe aussi dans d'autres wilayas du Sud de l'Algérie.
L'eau des foggaras sert à irriguer les oasis où la culture dominante est celle des palmiers-dattiers à l'ombre desquels sont pratiquées toutes sortes de cultures maraîchères sous forme de jardins potagers dont les produits sont destinés à la consommation locale. Les foggaras sont constituées de longues galeries creusées dans les grès du continental intercalaire et dont la longueur peut aller jusqu'à douze kilomètres. La galerie dont la profondeur peut dépasser une dizaine de mètres est composée de deux parties. Celle où l'eau est captée "blad ejbid" et celle où l'eau est distribuée "blad t'Iaq". L'eau est répartie à l'entrée de l'oasis au niveau de la "kasria" (littéralement "peigne à eau") qui permet d'allouer à chaque parcelle une quantité d'eau qui est en fonction des efforts ou des investissements fournis lors du curage ou de l'entretien des galeries des foggaras. Le partage est effectué par un connaisseur qui utilise un calibre spécial appelé "kiel enhass" et qui consiste en une plaque métallique percée de trous de différents diamètres, en fonction du débit à libérer. Toutes les données sont conservées dans un registre appelé "z'mam el-foggara". Chaque foggara a le sien, conservé parfois depuis des siècles. Il existe 909 foggaras à Adrar, dont 720 sont productives.
La longueur totale du réseau des foggaras est estimée à 1 417 kilomètres de galeries mobilisant au total 3,58 mètres cubes par seconde (m3/s). Les foggaras sont considérées comme patrimoine national, eu égard à leur originalité et leur importance du point de vue écologique. C'est grâce aux foggaras que les régions du Touat, de Gourara et de Tidikelt ont pu se maintenir et développer ainsi une véritable culture oasienne.